En vol au dessus de l'inde
A mi chemin entre terre et ciel, l'inde éternelle souvent photographiée est revisitée par un œil complètement nouveau. un voyage au gré des vents, en cerf volant.
BENARES
ET LES CHEVEUX DE SHIVA

Les rituels hindous imposent à leurs croyants que les cendres des morts soient dispersées en mer ou dans des eaux allant vers la mer. Le défunt est ainsi transporté vers sa nouvelle vie. Si l’on confie les cendres d’un mort au Gange qui symbolise les cheveux de Shiva, sa nouvelle vie sera meilleure. Cet acte permettra même d’accélérer le cycle des réincarnations pour atteindre, enfin, la moksha ou délivrance, c’est-à-dire la sortie du monde réel.

Bénarès n’est pas seulement «mystique» pour les Indiens. Son aura, son énergie touche aussi le petit monde des voyageurs. Car la ville revêt une architecture moyenâgeuse aux reflets d’une splendeur d’antan. Un plongeon dans l’histoire miraculeusement préservée d’un pays pourtant parmi les plus «frénétiques» du XXIe siècle. Des palais robustes mais décatis s’achèvent en larges escaliers (les ghâts) qui longent les rives brumeuses du Gange sur 7 km. Une vapeur laiteuse isole ici chaque petit matin du reste du monde, laissant juste entrevoir, voir seulement entendre les clapots du fleuve. Puis tout s’évapore, s’éclaircit. Trois coups de balais, les terrasses sont lessivées et le spectacle commence.

En vol au dessus de l'inde
Nicolas Chorier
Editions Martinière
192 pages
42 €

ab